21 Septembre 2016
Bon, soyons sérieux, on est (aussi) venu pour travailler ! Alors donnons quelques nouvelles du labo. Vous vous souvenez qu'au Kyoto Institute of Technology (KIT pour les intimes), je traque les nanobulles, ces toutes petites bulles qui rendent les poissons et les plantes contents, d'après les commerçants (souvenez vous de ce billet), et qui n'existent pas, d'après les physiciens. On avait acheté un nano-bulleur japonais lors de mon dernier passage, et on avait caractérisé les bulles qui en sortaient avec des ultrasons. Hé bien, pas de nanobulles à l'horizon : elles sont certes petites (5µm pour les plus fines), mais pas assez pour prétendre au préfixe nano tant convoité.
Le plus amusant, c'est que comme KIT insistait pour que mes 3 mois de séjour se concrétisent par une publication, on a écrit un article sur ce résultat négatif : pas de nanobulles avec l'appareil commercial. Et ça a bien plu aux rapporteurs de la revue à laquelle on a soumis notre travail. Résultat : l'éditeur nous a proposé de faire la couverture du numéro (voir l'illustration). Enfin, la couverture, pas tout à fait. Et c'est là que c'est drôle. Sachez que, maintenant, on peut regarder les tweets endiablés qui font suite à nos publications scientifiques (je dis "sachez", parce que je l'ai appris il y a moins d'un mois, vous l'aurez compris). Je vais sur la page du journal, et je vois avec émotion que oui, quelqu'un a tweeté ! Le contenu du tweet : "Now there are inside back cover pics? That’s just silly." Explication : quand votre article a un peu plus plu que les autres, on vous propose de suggérer une illustration pour faire la couverture. Bien entendu, c'est payant ! Vous comprenez : il faut que les institutions des chercheurs participent aux frais du papier et de l'encre. Bon, soit. KIT était content de payer donc on a joué le jeu et Tomo a fourni la belle image que vous admirez. Mais après, vous avez 4 niveaux de couverture : la "front cover" (plus cher), la "inside cover", la "back cover" et, pour les recalés de la couverture, la fameuse "inside back cover". Donc notre gazouilleur trouve que mettre une illustration sur la 3ème de couverture n'a guère de sens. On peut difficilement lui donner tort mais, pour mon premier tweet, je suis forcément un peu décu ;o)