Le temple des mousses

La visite du merveilleux jardin du temple des mousses (Kokedera), ou Saihô-ji (西芳寺) de son vrai nom, se mérite : réservation plusieurs mois à l'avance, emplacement assez éloigné de la ville, "don" de 3.000¥ en liquide (5 fois le prix d'entrée habituel)... et surtout calligraphie d'un sûtra à l'occasion d'une cérémonie bouddhiste, voilà ce que nous annonçaient les guides (notamment le site Kanpai!). Nous avons relevé le défi avec Virginie jeudi dernier.

Nous sommes arrivées un peu en avance, comme exigé par la politesse japonaise. On nous a guidées vers une salle de prière avec d'autres personnes. Là, imaginez notre tête lorsque nous avons reçu les feuilles ci-contre : la prière était si longue et, assises sur les talons devant notre pupitre d'écriture, nous avions déjà les genoux douloureux. Heureusement, nous n'avons pas eu à la recopier. L'officiant l'a scandée au rythme d'un mokugyo (木魚, bloc de bois en forme de tête de poisson, frappé à l'aide d'une baguette), d'abord lent puis très rapide. Je n'ai pas pu suivre, malgré les furigana pour aider la lecture des kanji. Nous n'avons finalement calligraphié (en lettres latines) qu'une plaquette de bois pour formuler un voeu. À vrai dire, j'ai même un peu regretté le temps de méditation qu'on nous avait annoncé. Il nous aurait permis de mieux nous mettre en conditions pour la suite.

Après la cérémonie, nous avons pu accéder au jardin, qui a tenu ses promesses. Le jeu d'ombres dans le sous-bois était magique. 120 sortes de mousses sont censées y pousser. Nous ne les avons pas dénombrées, mais la variété de leurs couleurs et de leurs textures paraissait infinie.

Comments

[Aurélie]

De vrais petits japonais, ma parole! Vous étiez avec les enfants?

[Julie]

Non, l'accès au temple (comme d'autres, d'ailleurs) est interdit aux enfants.