10 Janvier 2017
On garde l'image lisse du marché du travail japonais des années 80, entretenue par Stupeur et tremblements, le roman d'Amélie Nothomb : le salarié japonais est employé à vie par une entreprise qui l'utilise comme bon lui semble.
Pourtant, le modèle du shûshin koyô (emploi à vie) qui permettait aux entreprises de recruter et de fidéliser les compétences dont elles avaient besoin dans un contexte de forte croissance économique a vécu et au Japon aussi l'emploi devient plus précaire.
L'emploi "non régulier" qui regroupe les CDD, les intérimaires et les temps partiels atteint ainsi désormais 37% dans le secteur privé, selon les statistiques ministérielles. Or ces salariés, qui pour la plupart préfèreraient un emploi "régulier" (CDI), pâtissent également d'une plus faible rémunération (-40% pour un temps plein !), d'un moindre accès à la formation et d'une couverture sociale étique : près de la moitié n'a pas d'assurance maladie, chômage ou de cotisations retraite. 21% des foyers dont le soutien de famille a un emploi "non régulier" déclarent supprimer des repas, faute de moyens suffisants (source : nippon.com). Des mesures ont été annoncées par le gouvernement dans le cadre du budget 2017 afin d'améliorer la situation de ces travailleurs pauvres.